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Ce samedi 28 juin 2014 n'était pas un jour ordinaire pour Tatiana Deschamps,communément appelée Ana.Ce samedi 28 juin 2014,Ana fêtait ses trente ans.
Cela faisait déjà trente ans que sa mère,une femme sans doute merveilleuse,l'avait mise au monde dans la capitale roumaine.Cette époque était bien loin dans ses souvenirs,elle n'était retourné qu'une seule fois dans son pays depuis son adoption par Christine et Laurent,il y avait presque vingt-huit ans et demi et son arrivée sur l’île. Elle y était retournée le 17 mai 2003 pour participer aux phases finales des championnats d'Europe de danses contemporaines.Malgré sa victoire,ce qui l'avait le plus choqué était la misère et l'insalubrité de certains quartiers de Bucarest.Elle avait de la peine pour sa mère,peut-être vivait-elle dans ces mêmes conditions ?
Sur cette pensée,elle sortit de son placard une jupe de soie rouge et son tee-shirt fétiche,elle les enfila,puis avant de quitter la pièce,elle attrapa son chapeau sur sa table de chevet.Ana mettait toujours des chapeaux.Sans chapeau,elle se sentait nue.Elle descendit les escaliers en vitesse,mit ses sandales et prit son vélo pour parcourir sous un soleil radieux et une température agréable le kilomètre et demi qui séparait son domicile de la grande place du village.Dix minutes plus tard,elle aperçu ce lieu.Cet endroit était le paradis terrestre pour la jeune femme.Elle accrocha sa bicyclette face à la plage principale de St Trojan les bains.La vue y était imprenable sur l'océan,toute la baie d’Oléron. Elle pouvait également entendre le déferlement des vagues sur le sable fin.Quelques baigneurs lézardaient déjà sur cette plage.Ils profitaient sans doute des dernières heures de calme avant l'arrivée massive des touristes d'ici à quelques jours.A droite,se trouvait l’hôtel « Au soleil »,un lieu formidable qui accueillait chaque année de nombreuses personnes.Soudain elle entendit :
	« -Salut Ana.
	-Ah salut Sabrina,répondit-elle,surprise.La gérante de l’hôtel était venue à sa rencontre,comme elle le faisait souvent quand elles se croisaient à St-Trojan. Elle aimait parler de tout et de rien avec cette femme qui était aussi sa tante.Elles se retrouvaient souvent les soirs d'été.Elles pouvaient rester des heures et des heures  discuter.Sabrina reprit la conversation.
	-Alors tu es prête pour ce soir?l'interrogea sa tante.
	-Pas du tout,il me reste des tas de choses à faire,les courses,la place à préparer et une montagne d'autres choses,annonça Ana.
	-Alors je vais te laisser pour ne pas te retarder davantage,s'empressa d'ajouter Sabrina en franchissant le seuil de l’hôtel ».
En effet,ce soir Ana organisait une petite fête pour son anniversaire.Elle y avait convié du monde,comme les membres de sa famille,adoptive bien-sur,ses nombreux amis,une majeure partie des élèves de ses cours de danse.Elle reprit son chemin et parcourut à pied la centaine de mètres qui la séparait de la grande place de St Trojan les bains ou se déroulait chaque samedi un grand marché hebdomadaire qui rayonnait sur toute l’île d'Oléron.
Elle arriva enfin sur le premier stand,un stand tenu par Jean-Marc,un marin-pêcheur qu'elle connaissait depuis l'enfance.Cet homme d'une cinquantaine d'années était le premier à l'avoir emmené faire un tour en mer,et depuis ce jour,elle adorait cela.
	« -Hé Jean-Marc,cria-t-elle,je prendrai un kilo et demi de crevettes et une dizaine de tranches de saumon.
	-Entendu ma belle,je prépare ça tout de suite,lui répondit le marin-pêcheur. »
Pendant qu'elle patientait,elle vit dans la foule Rosalie Perez. Cette Rosalie Perez était l'une des seules habitantes du village qu'Ana n'avait pas convié à sa petite fête. Il faut dire que cette Rosalie Perez était aussi la seule habitante de St Trajan les bains a pratiquer sa passion,la danse contemporaine.Cette jeune donnait,également des cours de danse.Depuis son arrivée sur l’île,il y a dix mois,Ana avait perdu quelques uns de ses élèves.
Jean-Marc lui tendit les sacs remplis de poisson frais,elle les prit,les paya,remercia son ami,et s'en alla vers les stands de fruits et légumes.En chemin elle croisa Charlène,sa meilleure amie,hôtesse de l’air. Élodie,une de ses élèves prodiges et Johan,l'un de ses anciens camarades de classe.Puis elle arriva chez son maraîcher. Elle était toujours émerveillée par les nombreuses couleurs réparties sur toute l'étale de bois.Ce stand était comme un jardin rempli de fleurs d'été.Elle y acheta des  concombres,carottes,tomates,fraises,pommes et autres fruits et légumes de saison puis se dirigea vers un des stands qu'elle préférait.Celui du boulanger.Il y avait toujours de bonnes odeurs de pains chauds,des pâtisseries mais surtout des loukoums.Elle en achetait d'ailleurs tous les dimanches.Les loukoums lui rappelaient la Roumanie,et lui faisaient penser un peu plus tous les dimanches à sa mère.Arrivée sur le stand,elle entama la conversation avec Didier,le boulanger.
	« -Salut Didier,je te prendrai onze baguettes,dit-elle.
	-Pas de souci,Ana,dit-il avec son accent qui sentait fort la Charente.Je te donne aussi les gâteaux que tu m'avais commandés mardi?ajouta le boulanger.
	-Ah oui,j'allais complètement oublier,le remercia Ana .
	-Ya pas de quoi.Tu veux quelque chose d'autre,demanda Didier.
	- Mmmmm je te prendrai des loukoums,ils me donnent tellement envie.                                           	- Bon appétit la gourmande,lui répondit Didier en lui tendant son paquet.
Ana lui sourit en s’éloignant.Elle retourna sur le parking de la plage principale ou elle vit cette vieille serviette bleue marine abandonnée sur le sable fin depuis le mois d’août de l'année dernière.Cela lui faisait de la peine.Tout en la regardant,elle décrocha son vélo et l'enfourcha pour se rendre au domicile de Christine et Laurent à huit cent cinquante mètres de cet endroit pour le déjeuner.Sa mère adoptive allait certainement lui faire remarquer son manque de ponctualité car Ana avait promis d'y être à midi et demi,or elle avait peu de chance d'y être avant treize heure.
Après son arrivée à treize heures trente deux précise et le sermon de sa mère,ils se mirent à table.Christine amena les haricots et Laurent déboucha une bouteille de rosé.Ensuite,ces bons vivants commencèrent à discuter d'un sujet qui préoccupait beaucoup la jeune femme,c'est à dire la recherche de ses parents biologiques.Ana leur annonça que Roberto,le détective privé qui avait retrouvé la trace de sa mère il y avait quinze jours l'avait recontactée pour lui dire que cette dernière vivait encore a Bucarest,à quelques pas du gymnase ou elle avait disputé ses championnats d'Europe.Après ces paroles,Christine apporta la tarte aux pommes qu'elle avait préparée le matin,ils la mangèrent,puis Ana rentra chez elle pour peaufiner les derniers détails de sa fête du soir.En chemin,Charlène l'appela sur son portable pour l'informer qu'elle et d'autres amis s'occupaient de préparer la place.La jeune femme leur faisait confiance,tout serait sans doute parfait.Quand elle arriva chez elle,sereine,elle monta dans sa chambre pour enfiler sa tenue de fête. Elle sortit une belle et simple robe blanche décorée de quelques fleurs.Cette couleur mettait en valeur sa longue chevelure blonde claire et sa peau bronzée obtenue grâce au soleil depuis quelques années.Après un bref passage dans la salle de bain pour un maquillage accentuant ses jolis yeux bleus,son teint parfait et son petit nez qu'elle tenait sûrement de sa mère,elle descendit les escaliers pour enfiler de jolis escarpins rouges qu'elle avait acheté spécialement pour l'occasion. Ces escarpins se trouvaient dans la continuité des ses longues jambes et de sa silhouette presque parfaite obtenue grâce à de nombreuses heures passées dans les salles de danse.
Il était dix neuf heures trois lorsqu’elle démarra le moteur de sa Clio rouge en direction de la place de la fête. Quand elle arriva,il y avait déjà quelques invités,pour la plupart ses amis qu'elle avait conservés depuis le lycée.Ils avaient doté cette place déjà jolie ordinairement d'éléments l’embellissant davantage.Elle était heureuse,les invités commençaient à arriver,Cédric et Caroline, ses voisins,Augustine,sa grand-mère paternelle,Julia,une élève de son cours de danse qu'elle adorait.Cette enfant restait traumatisée par la mort de ses parents dans un accident de voiture en janvier dernier.
Une heure plus tard,la fête battait son plein.Tous ses proches étaient autour d'elle,s'amusaient,riaient,pourtant elle ressentait une douleur à l'épaule gauche.Elle en ressentait une depuis plusieurs jours déjà,cela signifiait que quelque chose n'allait pas chez une personne qui comptait énormément dans son cœur .















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