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	Ils étaient à l’hôpital depuis quelques heures. Quelques petites heures dans une vie mais qui paraissaient interminables. Ces parents attendaient dans le long couloir blanc, vide, froid. Aucun médecin n'était venu les voir depuis plus de deux heures. Son père allait devenir fou, il ne comprenait pas comment on pouvait laisser des parents sans nouvelle de leur enfant, dans une angoisse pareil. 
Au bout de trois longues heures d'attente, la porte d'une chambre s'ouvrit et un médecin vint vers les parents de Jade :
« -Madame, monsieur, vous pouvez à présent entrer. »


Ses parents entrèrent dans la chambre où elle était allongée sur le triste lit d'hôpital.


Stéphane s'assit près de sa fille et vit les machines débranchées. Il pris la main de Jade et y senti une peau froide et sèche, il comprit et se mit à pleurer, de même pour son épouse.


«-C'est fini. Je suis désolé monsieur Haroz. Je suis désolé madame Haroz, dit le médecin.
-Jade, je te promet de réaliser tes rêves. Tu n'as pas eu le temps de le faire alors je vais le faire à ta place, dit Stéphane. »


	Cet affreux événement s'est déroulé il y a un an, après une chute de cheval qui lui avait coûté la vie. Depuis ce jour, elle suit son père, ou plutôt son âme. Il avait toujours veillé sur elle alors maintenant C'était à elle de le faire. 


	Il était dix huit heure dix, et comme tous les soirs depuis moins d'un an, son père se rendait à la bibliothèque de Chamonix. 
La belle bibliothèque était aménagé dans un immense bâtiment datant du XIXème siècle. Sa façade, recouverte de pierre, avait été refaite l'année précédent l'accident de Jade. Le bâtiment était composé de trois étages. Chaque étage de la bibliothèque était rangé de la même façon : les livres étaient placés sur les rayons, par ordre alphabétique. Au rez-de-chaussé, on pouvait trouver les romans pour adultes. Au premier étage, l'espace pour les enfants et tous les livres adaptés à leur âge. Pour les encyclopédies et les livres documentaires, il fallait se rendre au deuxième étage. Enfin, au dernier étage, les rayons étaient remplis de CD et DVD en tout genre. Les murs d'époques étaient toujours présents, sauf à l'étage réservé aux enfants, où les murs en gravures et dorures avaient été remplacés par des peintures de couleurs et des dessins de héros de bandes dessinés. A chaque étage, à l’exception du dernier, il y avait beaucoup de fauteuils confortables et quelques tables. 
A dix huit heure dix, c'était à l'étage des encyclopédies que son père se rendait. Maintenant que Jade n'est plus de ce monde, Stéphane avait comme projet de réaliser le rêve de sa fille, il voulait faire de l'alpinisme, il voulait gravir le Mont Blanc, le toit de l'Europe comme il était si souvent surnommé. Le seul souci était que la mère de Jade était opposée à cette idée. Elle avait toujours refusé de voir sa fille aller en haut de cette montagne. « Il y a trop d'accidents » disait-t-elle. Évidement, elle n'avait pas changé de refrain avec Stéphane, elle ne voulait pas avoir un deuxième décès dans la famille.


	Le toit de l'Europe est avant tout le toit de la ville de Chamonix, où la famille de Stéphane vivait depuis maintenant vingt ans, après avoir quitté leur ville d'origine en Bretagne. Les 4810 mètres du Mont Blanc dominent la ville. Partout où nous sommes situé dans la ville, on peut apercevoir le géant blanc. Chamonix est très prisé par les amateurs d'alpinisme et par les sportifs de haute montagne. La ville possède de nombreux commerces  dédiés aux activités sportives de la ville, des épiceries et des boutiques de souvenirs. Il y a également un téléphérique qui relie la ville à l'Aiguille du Midi, à 3777 mètres d'altitude. Cette ville est vraiment magnifique, elle est très fleurie et l'été les fleurs dégagent une agréable odeur. 


	Stéphane avait quitté son travail à dix huit heures. La bibliothèque était très proche de son magasin de vente et location d'affaires de randonnée, de ski et d'alpinisme. 
Il entra dans la bibliothèque en saluant les bénévoles qui s'occupaient de gérer la location des livres. Personne ici ne savait qui il était, la bibliothèque était si fréquentée que sa présence se remarquait à peine. Il n'avait pas non plus d'abonnement à son nom dans l'établissement, il avait donné un faux nom, on ne sait jamais, un des bénévoles pouvait connaître sa femme ; il était très prudent. Il enjambait les escaliers deux à deux avec ses longues et maigres jambes vêtues d'un jean ample. Le parquet grinçait légèrement sous ses grandes basket gris et orange. Il se rendit dans le rayon « sport » et dans la catégorie « montagne ». Il fit glisser ses longs doigts sur les ouvrages et en prit plusieurs de sa grande main pâle. Il leva la tête et aperçut un livre dont le titre l'intéressait, il se mit sur la pointe des pieds. Malgré sa très grande taille et ses longs bras, il avait du mal à attraper le livre. Il pensa à renoncer mais son esprit obstiné le força à tendre d'avantage le bras et il finit par attraper le livre. Il partit s’asseoir à une table où il posa les quatre livres qu'il avait choisis et posa son blouson en toile bleu marine sur le dos du gros fauteuil rouge. Dans ces livres, il trouvait toutes les informations utiles pour mener à bien son projet. Il était concentré dans sa lecture quand il entendit le parquet craquer. Il leva ses yeux verts entourés d'une cicatrice et reconnut un collègue de travail de sa femme. Il mit ses mains de chaque coté de son long visage fin pour se cacher. Il regrettait d'avoir les cheveux courts, sans quoi il aurait pu cacher son visage derrière une mèche de cheveux. Par chance, le collègue de sa femme se rendit compte avant d'arriver au niveau de Stéphane qu'il s'était trompé d'étage. Il se sentit immédiatement soulagé car il stressait pour beaucoup de choses.


A dix neuf heures, il se leva, mit son blouson sur ses épaules, remit les livres à leurs places et quitta la bibliothèque en direction de sa maison. Il sentait le froid lui piquer les oreilles alors il prit un bonnet de laine dans la grande poche de son blouson et le glissa sur ses cheveux gris. La jolie couleur grise de ses cheveux était sûrement due à ses quarante-cinq ans.
Le dos courbé, il pressait le pas pour regagner rapidement la maison où sa femme l'attendait.















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