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	C'était le grand jour. James Lloyd, homme d'affaire cinquantenaire, allait enfin recevoir la promotion dont il avait toujours rêvé. Même si cela avait pris du temps, il allait enfin partir vers les États-Unis, diriger le siège de son entreprise là-bas. Après des années de négociation, il avait enfin convaincu ses supérieurs que c'était un marché viable.
	 Il se dirigeait vers le quai d'embarquement de l'aéroport de la City de Londres, prêt à embarquer dans l'Airbus A318 CJ que l'entreprise avait loué uniquement pour lui et ses collègues qui allaient également travailler à New York.
Après un très bref temps d'attente, l'aéroport ne disposant que d'une seule piste, et par conséquent il était rarement très occupé, M. Lloyd monta dans l'avion avec ses collègues, et partit s'installer au fond de celui-ci, sur un confortable siège blanc. 	L'avion était luxueux, et on pouvait voir que l'entreprise n'avait pas regardé à la dépense pour le trajet. Une quinzaine de sièges en cuir blanc, noir ou marron parsemaient le jet, avec devant la plupart d'entre eux une table basse et un écran de télévision. Tout était prévu pour que les voyageurs se détendent, mais M. Lloyd n'était pas vraiment d'humeur, l'angoisse lui serrant le ventre. Il se mit à revoir ses dossiers, même si cela n'avait pas vraiment d'intérêt, car il les connaissaient par cœur à force de préparer ce voyage depuis des mois.
	En ce mois de janvier, la neige étendait son manteau blanc sur toutes les terres qu'il voyait à travers les nuages. Au bout d'un certain temps, l'avion se mit à survoler la mer. C'est peu de temps après que le PDG de son entreprise décida de l'appeler comme il était prévu. L’écran de télévision s'alluma, et un homme qui avait environ cinquante ans apparut. Il avait de l'embonpoint, était chauve et bien trop souriant au yeux de M. Lloyd. Il commença à parler :
 -Alors ! Bonjour Monsieur Lloyd, comment allez vous ? Vous êtes prêt pour votre arrivée à New York ?
-Oui, merci monsieur, je vais bien. Je pense être fin prêt, et j'espère que tout ce passera comme prévu. Il essayait d'adopter un ton agréable, mais il n'était pas vraiment d'humeur à parler.
 -Allons ! Allons ! Ne vous inquiétez pas ! Je suis sûr qu'il n'y aura aucun problème ! Rappelez vous que vous atterrirez à l'aéroport John Fitzgerald Kennedy d'ici 8 heures, et que de là, un véhicule vous attendra pour vous amener directement à votre futur lieu de travail ! J'attends de vous un rapport demain ! À bientôt, et pensez à regarder par la fenêtre, on peut voir de magnifiques choses !
-Merci, au revoir, monsieur.  M. Lloyd n'avait jamais aimé son patron, il trouvait qu'il manquait de sérieux, et il s'était toujours demandé comment un homme tel que lui avait pu parvenir à ce poste.
	Il se remit à travailler sur son ordinateur portable pendant plusieurs heures, et il se rendit compte que l'avion survolait des terres. Plus précisément, Terre-Neuve. Il apercevait en bas des falaises abruptes autour d'un lac gelé. Tout était enneigé, des sapins au petites habitations abandonnées qui étaient presque invisibles à l’œil nu. D'un côté du lac, se trouvait un petit village de pêcheur composé d'habitations modestes en bois et qui ne devaient contenir guère plus d'un millier d'âmes.
	Du feu sortait des cheminées des maisons, et les habitants devaient vivre là leur pire période de l'année, car il ne pouvait pas vivre de leur métier. Il voyait des points noirs se déplacer sur le lac, probablement des enfants s'amusant.
	En exceptant le village et les quelques habitations, tout était dans un état naturel et préservé, ce qui contrastait avec la ville qu'il venait de quitter il y a quelques heures et celle qu'il allait bientôt rejoindre.
	L'avion s'éloigna peu à peu, Et M. Lloyd, fasciné par le paysage qu'il venait de voir, décida de dormir un peu, contrairement à ce qu'il avait prévu. Il plongea rapidement dans le sommeil, car cela faisait  de nombreuses heures qu'il n'avait pas dormi.
	Il se réveilla peu de temps avant son arrivée, et vit New York au loin. De grands buildings s'élevaient à l'horizon, et il y avait probablement parmi eux celui où il allait travailler ces prochaines années. L'avion entama sa descente et, quelques minutes plus tard, il se posa à l'aéroport  John Fitzgerald Kennedy. Il prit ses affaires et sortit du jet. 
Lui et ses collègues n'avaient à se soucier d'aucune formalité administrative si ce n'est la vérification des bagages, tout étant pris en charge par leur entreprise. Il se dirigea vers la sortie et vit un chauffeur qui l’appela. Autour de lui, de nombreux touristes, et il eut du mal à atteindre la voiture de l'entreprise. Comme il dirigeait le projet, il eut droit à une voiture individuelle, contrairement à ses collègues.
	La voiture démarra , et il regarda autour de lui les grands immeubles qui le surplombaient et les rues bondées de personnes tandis qu'il se dirigeait vers Manhattan.

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