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Louise GWASTELL
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<!-- ======================================================= --> <!-- --> <!-- CONTENU DE L'ARTICLE - ÉCRIRE CI-DESSOUS --> <!-- --> <!-- ======================================================= --> A peine sortie de son sommeil, réveillée par la faible lumière qui, d'un matin d'hiver sur Quimper, transperçait les volets clos en bois, Louise prit quelques minutes pour trouver la force de se lever. Elle savait pertinemment qu'elle ne pouvait pas laisser ses frères seuls, sans vendeuse, à la boulangerie bien qu'elle n'eût pas l'envie de les voir. Au bout de trois minutes de réflexion intense, elle mit le pied à l'extérieur du lit puis le deuxième. Le lit en fer forgé blanc de son enfance grinça lorsqu'elle se leva enfin. Les lames du parquet en chêne craquèrent sous son poids. Toujours dans la pénombre, dans un silence monacal ponctué par les bruits provenant de la boucherie « Kig » située sous son modeste appartement, Louise, végétarienne dans l'âme, perturbée par les coups de haches s'abattant sur les pauvres bêtes, se dirigea vers son armoire familiale, unique bien sauvé de l'incendie qui emporta ses parents alors qu'elle n'avait que 16 ans. Précautionneusement, elle ouvrit les portes de l'armoire fragilisée. Elle y sortit, comme tous les jours depuis son adolescence, un pantalon noir, une chemise blanche et ses baskets de toile. Maintenant qu'elle était habillée et lavée, Louise ouvrit les volets. La lumière du jour pénétrait enfin dans l'appartement. Elle s'accouda à la balustrade et contempla la rue qu'elle connaissait si bien. Comme tous les matins, elle vit à sa gauche, au bout de la rue, l'Odet qui s'écoulait tranquillement sous un vent froid venu du Nord. Seule une péniche troublait cette sérénité apparente. Un peu plus sur la droite, elle put observer, à la lueur, diffuse et froide, des lampadaires de la rue, encore partiellement masquée par un léger brouillard, normal en cette saison, la fleuriste réceptionner sa marchandise, puis le libraire ouvrir son magasin de presse, alors que, quelques badauds attendaient de pouvoir lire le journal du jour. Encore un peu plus loin sur la droite, son regard accrocha une autre scène : le seul restaurant de la rue était en effervescence à la livraison des produits de la mer. La rue s'animait et s'illuminait progressivement. L'odeur des pots d'échappement des camions de livraison dont les moteurs vrombissaient, embaumait l'air d'un parfum nauséabond. Les rideaux de fer qui grinçaient par manque d'huile poussaient des cris stridents. L'ensemble faisait que l'on pouvait entendre cette cacophonie à des kilomètres. Une soudaine rafale de vent fit apparaître sur le visage impassible de Louise un léger sourire : une odeur alléchante émanant de la boulangerie lui chatouilla le nez. Après cette brève analyse routinière de la rue, Louise ne prit point la peine de déjeuner et se dirigea vers la porte. Elle descendit en quatrième vitesse l'escalier étriqué qui l'amena dans la rue et marqua un temps d'arrêt afin de contempler la Boulangerie Pâtisserie de son enfance. La devanture était de couleur « jaune canari », l'enseigne était « bleu Quimper » et l'écriture "Maison Gwastell depuis 1910" utilisait le même « jaune canari » que le ravalement. La façade devant laquelle, elle passait tous les matins, lui rappelait à quel point les choses avait désormais changé même si l'enseigne était restée la même. Louise se dirigea vers la porte dérobée qui la conduisit, guidée par l'odeur du pain frais et des viennoiseries chaudes, tout droit vers le fournil. Elle salua d'un bref et distant hochement de tête ses frères, Henri, l'aîné et boulanger, affairé à sortir du four à bois les croissants du jour, puis Charles, le cadet et pâtissier, occupé à modeler la deuxième tournée de baguette de blé noir sur le plan de travail en marbre. Le fait de voir ce plan de travail, transporta Louise, un court instant, dans ses souvenirs d'enfant : ces après-midi libres, car elle n'avait pas le droit de pratiquer une activité physique contrairement à ses frères, qu'elle passait assise sur le marbre froid à scruter son père confectionnant des pâtisseries. Ce sont ces heures passées à observer qui lui avait appris tout ce qu'elle savait sur la pâtisserie. Elle ne fut, bien entendu, saluée par aucun d'entre eux. Le silence pesant fut brisé par Henri qui l'apostropha d'un « C'est à cette heure-ci, que l'on arrive ! ». Louise baissa le regard, humiliée une fois de plus car ils ne la considéraient pas comme une héritière digne de l'affaire familiale sous prétexte qu'elle était une femme, ni comme vendeuse puisque c'était leur soeur. Tout en traversant d'un pas rapide le fournil sous les ricanements stupides de ses frères et en ayant pris soin d'emporter au passage un plateau de mignardises, Louise se précipita dans la boutique pour le mettre en rayon. Une fois la mise en place terminée, Louise, ponctuelle, ouvrit enfin les grilles de la boutique alors que l'on pouvait entendre le neuvième coup de cloche d'église. Ce lever de rideau permettait aux clients et passants de distinguer mieux encore la diversité des produits disposés sur un imposant comptoir en chêne massif occupant les trois quart de l'espace de la boulangerie. A gauche du comptoir, les pâtisseries bretonnes, "Kouin aman", sablés et autres spécialités au beurre salé étaient mises à l'honneur. A gauche de ces délices bretons, des pâtisseries françaises tels que les éclairs, les religieuses, les différentes tartes et les divers gâteaux étaient harmonieusement mis en avant. A droite du comptoir, les pains, soit plus de vingt cinq variétés ( De campagne à la croûte épaisse et à la mie serrée. Ce pain gonflé au levain label rouge, se conservait dix jours sans perdre son goût fumé. Il passait une heure et vingt six minutes dans le four à bois à gonfler, à gonfler jusqu'à ce que la croûte commence à ce fissurer. Ce pain était très complexe pour le boulanger car son pétrissage devait être réalisé avec une grande dextérité et sa cuisson parfaitement maîtrisée. Mais aussi un pain aux céréales croustillant et à la mie aérée et légère. Cette légèreté et ce craquant étaient dus à la forte concentration de levain label rouge et à un passage à four maîtrisé. Il suffisait de presser du bout des doigts ce pain, pour entendre les craquements synonymes d'un pain croustillant et cuit à la perfection. Le plus dans ce pain et ce qui le rendait si particulier étaient les céréales ajoutées à mi cuisson au dessus du pain mais toujours avec parcimonie. Cela apportait encore plus de croustillant et surtout donnait un goût inimitable au pain star de la boulangerie ) et les multiples viennoiseries étaient, eux aussi, mis en scène afin de les valoriser. Le tout dans une atmosphère rustique, chaleureuse et lumineuse. Au centre de ce comptoir, dissimulée, derrière la caisse enregistreuse, Louise, 56 ans, fluette mais chaussant du 42, savourait un pain au raisin, péché mignon en guise de petit déjeuner. C'est une petite bonne femme au visage rond mais creusé, aux lèvres d'un rose très pale mais finement dessinées, à la carnation de peau claire. Ses yeux bleu lagon, rarement pétillants et plus souvent vides, étaient cachés sous d'imposantes lunettes rondes à la monture très fine et aux verres très épais chargés de rétablir son strabisme. Ses cheveux, d'un blanc immaculé, partaient de part et d'autre de son crâne tel un champ de bataille. Louise attendait son premier client. Quelques minutes plus tard, la cloche, située au dessus de la porte, retentit. Louise esquissa un léger sourire, c'était Monsieur DALC'HMAT, un habitué qui avait vu grandir les Petits GWASTELL. « Bonjour, Monsieur DALC'HMAT » « Bien le bonjour, ma petite Louise » répondit le client « Comme d'habitude : je vous mets une tradition bien cuite et un éclair au café ? » demanda Louise, d'un ton professionnel mais chaleureux. « Oui, Merci ma chère. Et vous, ma petite, vos frères vous ennuient-ils toujours ? » « Malheureusement, Le machisme est transmis de génération en génération chez les hommes de la famille GWASTELL ! c'est dans leur sang tout comme la pâtisserie est dans le mien. » répliqua t-elle avec cette fois une lueur combative dans le regard. « Personnellement, je préfère vous savoir dans la boutique qu'au fournil. J'ai ainsi l'unique plaisir de ma journée de vous voir sourire et d'échanger quelques mots avec quelqu'un de fort aimable comme vous. » « Merci, jamais on ne fit un aussi beau compliment » remercia-t-elle d'un air enjoué et charmé. Monsieur DALC'HMAT avait pris congé de la vendeuse en lui faisant un clin d'oeil tout en remettant son chapeau tel que le ferait le parfait gentleman qu'il était. Cette petite discussion permit à Louise d'appréhender plus sereinement sa journée de dur labeur. C'est donc, tout sourire que Louise accueillait les uns après les autres les nombreux clients qu'ils soient difficiles ou non, qu'elle réapprovisionna les rayons par d'incessant allers-retours au fournil. Il était quinze heures et six minutes, lorsqu'elle put enfin souffler un peu après le départ du dernier client et s'asseoir un instant pour déjeuner sur le pouce. Malheureusement, à quinze heures et huit minutes, son enthousiasme retomba très vite lorsque son frère Charles, à peine revenu du restaurant dans le quel il avait l'habitude de déjeuner, fit irruption dans la boutique en hurlant : « Encore avachie, payée à ne rien faire , bonne à rien. Ce n'est pas parce que tu es la fille de la famille que tu ne devrais rien faire ! » « Je prenais juste une pose de cinq minutes pour déjeuner » fit remarquer Louise « Ce n'est pas parce que tu es également héritière de l'affaire familiale que tu dois la faire péricliter ». répondit Charles « Je suis entièrement d'accord avec lui, ma petite, tu es incapable de faire ton travail correctement, tu es indigne des GWASTELL », ajouta Henri, qui entrait dans l'espace vente après son déjeuner, d'un ton hargneux. « Cela ne sert à rien de discuter avec elle, c'est juste une femme, elle ne comprend rien à rien ! » déclara Charles. Les deux hommes quittèrent bras dessus bras dessous la boutique tout en s'esclaffant. Ils laissèrent Louise, seule, face à son désespoir et à son incompréhension la plus totale. Avec un sourire de façade, Louise, dévastée plus que jamais, reçut les clients suivants. C'est dans cet état d'esprit que la journée s'acheva. La boutique rangée, nettoyée et fermée, Louise put, enfin, regagner son appartement. Une fois la porte de son logement close, Louise put respirer : elle allait pouvoir s'adonner à sa passion « la pâtisserie » afin d'oublier cette douloureuse journée. C'est donc avec le sourire qu'elle se coucha, après des heures passées à confectionner de merveilleux gâteaux et autres délices. <!-- ============= LIEN D'ACCES RAPIDE - NE PAS SUPPRIMER ============= --> <br/><hr> * [[Accueil | Retour à la page d'accueil]] <!-- ============== MISE EN CATEGORIE - NE PAS SUPPRIMER ============ --> [[Catégorie:GeoWiki/Articles]][[Catégorie:Avatar]] [[Catégorie:Portraits GéoLittÉ]] [[Catégorie:On a aimé]]
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Louise GWASTELL
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