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Georges Lavarieux

Au beau milieu de l'après-midi, vers 3h, dans la ville de Paris, un vieil homme déboula dans la place du champ de Mars. Âgé d'une soixantaine d'années il était vêtu d'un jean trop petit, d'un pull en laine trop grand et d'un T-shirt en interlock à manches longues trop courtes. Il portait aux pieds des sortes de chaussons tous deux différents de matière et de couleur, un en coton et noir, l'autre en laine et blanc. Il avait l'air de vouloir observer quelque chose ou quelqu'un...  Il était très disgracieux à regarder. Son double menton, ses cheveux noirs et gras qui reluisaient au soleil, ses grosses joues garnies de boutons rouges et sa cicatrice sur le front faisaient de lui le plus laid du Champ de Mars. Il essayait d'écouter des conversations en se servant des choses pointues qui lui servaient d'oreilles. Il souriait aux gens, montrant ses dents sales qui les répugnaient. En suivant son regard on pouvait découvrir qu'il regardait des jeunes gens avec insistance. Ils étaient cinq, âgés de 8 à 10 ans. Ils se baladaient dans l'avenue Gustave Eiffel en regardant les gens d'un air de convoitise. A un moment, un des enfants, qui s'appelait Théodore, s'avança vers un groupe de personnes. Il leur demanda s'ils pouvaient lui indiquer le chemin pour aller vers l'avenue de la Bourdonnais. Ils lui indiquèrent le chemin qu'il fallait prendre. Mais, pendant ce temps, les autres enfants en avaient profité pour leur voler leur portefeuille. Les pickpockets repartirent en courant, avec leur butin, pour aller vers une avenue non loin de la gare Montparnasse. Enfin, peu de temps après, le vieil homme, nommé Georges, s'en alla à son tour vers la gare. Les enfants le rejoignirent dans une vieille maison en pierre du XIXème siècle, aux rideaux fermés afin de dissmuler l'intérieur de la bâtisse. Les murs étaient très vétustes et supportaient mal le poids de la maison, ce qui lui donnait un aspect délabré. Les orphelins, qui s'appelaient Théodore, Tristan, Tom, Thibaut, Thierry et qui avaient respectivement huit ans, huit ans,  neuf ans, dix ans et dix ans, commencèrent à déposer leur trésor sur une table en bois un peu bancale. Enfin arriva l'homme à l'allure de barbon qui commença à les réprimander pour leur comportement pendant le vol. Il leur reprocha de ne pas avoir vérifié les lieux du vol, si il y avait des gens qui les regardaient ou si il y avait des policiers ou des gendarmes parmi la masse compacte de touristes. En contre-partie de leur erreur, il décida que le profit du jour ne serait que pour lui. Les enfants, ne pouvant contredire cette décision, s'en allèrent dans la rue pour aller jouer. Ils étaient ébahis. Stupéfaits par cette décision qui n'était pas la première de la sorte, les jeunes s'en allèrent en colère, l'un d'eux lâcha :

« On nous donne jamais rien !!! J'en ai marre, un jour il le regrettera » 

Pendant ce temps-là, le vieil homme se balada dans la maison. Dans la cuisine se trouvaient un évier, un four en mauvais état et une table ornée de légumes et de fruits. Dans la salle de bain on trouvait un bidet démodé et une douche fatiguée. En passant par la salle on voyait, au centre de la pièce, une grande table en bois vermoulue et, collé au mur, un canapé dépourvu de coussins.
Le soir, au cours du souper, l'homme de taille moyenne se leva, sortant son gros ventre de sous la table, dit à ses fils adoptifs : « Vous savez combien nous a rapporté cette journée ? »
L’aîné des enfants lui répondit d'un ton insolent : 
« Comment on pourrait le savoir, nous …? »
L'adulte déjà debout se rapprocha de l'enfant et, d'un incroyable revers de la main, lui mit une  gifle qui résonna dans tout le boulevard. L'enfant, la joue rouge et l'esprit plein de rage, se remit à boire sa soupe  comme tous les autres. « On a gagné environ 800 euros seulement. C'est une honte ! » dit le vieillard.
Le repas se termina sans aucun bruit, aucun commentaire ne fut émis. A la fin du repas, ce dernier montra, une fois de plus, à tous les enfants son tatouage, qui représentait une clé, à l'avant bras droit et leurs donna sa signification pour la première fois :
« Cette clé est la clé de la porte principale de la bijouterie que je convoite depuis mon enfance. Elle se situe aux États-Unis. »
A cet instant précis les enfants s'exclamèrent à l'unisson : « En Amérique ! »
« Oui, en Amérique ! Cette bijouterie s'appelle Tiny Jewel Box »
Quand les enfants allèrent se coucher, vers 23 h, l’ancêtre sortit de son manteau une liasse de billets, la récolte du jour, et les mit dans un coffre caché sous des planches de bois du sol. 














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