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Nous étions en 1981, il était 8 heures à Namur. Le soleil blanc d'hiver se levait sur la ville. Dans une petite rue au troisiéme étage d'un  immeuble en briques rouges  typique de la région, habitait un homme appelé Firmain. Cet homme était trapu, allongé, d'un poids moyen. Il sortait peu de chez lui, avait  peu de fréquentations, hormis ses collègues anciens combattants qu'il voyait à l'occasion de réunions. Il fut réveillé par  l'agitation des commerçants et habitants  qui préparaient l'arrivée de Fred Scamaroni,  l'une des figures emblématiques de la seconde guerre mondiale, bardé de récompenses. Cela énervait Firmain, car lui aussi s'était battu, avait saigné pour la France et personne n'avait eu aucune reconnaissance  pour lui.
 Avec les années, Firmain se demandait toujours pourquoi il était traité ainsi et il se sentait de plus en plus seul. Selon lui, il devait avoir aussi sa part de gloire. Il prit le temps de  regarder dans le miroir son visage, ce visage effilé, tanné, marqué par quelques rides et surtout, par les cicatrices  de guerre marquées sur son front et sa nuque. Ses yeux étaient noirs et petits, ses cheveux bruns et légèrement frisés. Il avait un petit nez,  des dents bien blanches et une peau claire. Il se demanda si toutes ses souffrances avaient servi à quelque chose.
 Ensuite, il enfila un pantalon bleu marine muni d'une ceinture en peau de vachette, un grand chapeau noir, des chaussures cirées Il mit sa veste en cuir munie de boutons dorés, puis descendit dans la rue pour rejoindre ses anciens collègues de l'armée.
 Il entra dans une petite maison  au bout de sa rue, et pendant plusieurs heures ils parlèrent du passé, et au bout d'un moment, Firmain devint songeur, car il voyait que tous ses camarades de bataille croulaient sous les médailles et autres distinctions nationales. Firmain n'avait strictement rien, d'un caractère colérique et hargneux, Firmain ne montra pas tout de suite sa grande déception. 
Il rentra chez lui, et passa la nuit à penser à tout son passé en se demandant pourquoi il était resté dans l'ombre, sans aucune distinction. Puis il se rappelait tout ce qu'il avait subi (la relation difficile avec ses parents, sa famille tuée pendant la guerre ,son service militaire, etc …).
 Le lendemain matin, il se réveilla tristement mais pendant la nuit une idée sombre lui était venue. En y réfléchissant, il voulait faire parler de lui, à deux jours de la venue de Fred Scamaroni. Pour lui, il se devait de faire entendre son nom, quitte à avoir toutes les autorités nationales à ses trousses.
 Pendant une journée entière, il prépara son coup, il allait kidnapper  Scaramoni à 11 heures précises. Ensuite, vu sa rapidité et son intelligence, il n'aurait pas de mal à s'enfuir. Il l'emmènerait hors de la ville  par une bouche d'égout donnant juste en bas de son immeuble : il quitterait le pays le plus rapidement possible le jour J . Le fait qu'il était critiqué et peu apprécié par les autres, renforçait  encore plus sa conviction.
 Le jour venu il attendait avec impatience l'arrivée de son otage. Il descendit dans la rue  et aperçut   l'homme en question. Il prit sa voiture, se posta juste à coté du défilé, enfila une cagoule noire et des gants, prit son colt 45 et se dirigea vers Fred, attendit qu'il soit à l'écart, puis, tout d'un coup, il courut vers  lui, mit son pistolet sur sa tempe, et le fit monter de force dans sa voiture. Il le ligota, puis prit le chemin de la France. Ils roulèrent pendant des heures, Firmain se dit qu'ils devaient partir loin d'ici. Pendant ce temps là, tout le monde cherchait Fred Scamaroni. Heureusement pour Firmain personne n'avait eu le temps de voir quoi que ce soit dans la précipitation (mais Firmain avait pris soin d'enlever sa plaque d'immatriculation). Ils arrivèrent au Havre puis embarquèrent pour l'Amérique. 










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