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 C'était en France, dans le département psychologie de l'hôpital de Montpellier, que le docteur Camisolé était interné. Composé d’un bâtiment principal auquel se rattachaient  deux édifices de taille modeste, chacun respectivement appelé  A, B et C. Le docteur occupait une chambre dans le bâtiment B. L’ensemble se trouvait dans la proche banlieue de la cité. Le parc qui l’entourait était planté d’arbres majestueux, de parterres de fleurs qui enchantaient les patients dès les premiers jours du printemps, et jonché de bancs.

  Le docteur Camisolé s’y réfugiait dès que possible.

 En effet, le bâtiment B n’était pas des plus confortables et sa vétusté entravait parfois le bien-être des patients et du personnel soignant. La salle de repos, à l’entrée du bâtiment,  subissait les courants d’airs.  Malgré le climat sec et doux, le revêtement, une moquette beige, devenait parfois humide. La salle à manger était exiguë et il était difficile d’y prendre ses repas sereinement. Mal insonorisée, les bruits des couverts et des voix devenaient vite assourdissants.

  Le docteur Camisolé ne s’y éternisait guère.

 Dans les corridors dont les murs jaunis mériteraient d’être repeints, aucune plante, aucune couleur pour agrémenter la vue. Dans les chambres, le mobilier se réduisait à un lit, une table de chevet et un placard. Le statut du docteur lui conférait un léger privilège : il avait demandé et obtenu un bureau et un fauteuil pour pouvoir travailler confortablement. Sur le bureau, doté de deux tiroirs, se trouvaient une lampe, un panier rempli de crayons, de stylos et de feutres de différentes couleurs, un taille-crayons, une gomme. Dans le coin gauche du bureau : des rames de papiers, classeurs et cahiers. Dans le coin droit : livres et dictionnaires médicaux essentiellement,   encombraient l’espace. Le fauteuil en bois était large, mais le docteur avait dû se procurer un coussin épais qui lui permettait d’y passer de nombreuses heures d’affilée. Sur fond blanc, la couleuvre d’Esculape, rouge, ornait le centre de l’objet.

Le parc et le bureau étaient les symboles de véritables moments de liberté pour notre patient.

Le docteur déambulait volontiers d’un bâtiment à l’autre, sans prêter attention aux autres pensionnaires. Vêtu le plus souvent d’une blouse blanche, ses cheveux blonds et bouclés, ses yeux gris, sa silhouette élancée, lui donnaient une allure que même un nez qu’il jugeait ridicule, car trop petit et légèrement épaté, ne déparait pas.















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