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Il était dix sept heures, Solène avait fini les cours, elle avait achevé sa journée par une activité que le lycée proposait et il était obligatoire de participer au moins à 5 activités dans l'année. Comme à son habitude, chaque soir elle se rendait au Café Jo, où elle appréciait de pouvoir se relaxer après une dure journée de cours. Elle sortit son téléphone portable, brancha ses écouteurs. Elle aimait beaucoup écouter de la musique,surtout «River flow in you». Elle longeait les trottoirs des beaux magasins et elle s'imaginait en train de porter les robes dans les vitrines. 

Après une bonne demi-heure de marche, elle voyait enfin au loin la pancarte du Café qu'elle aimait tant quand un jeune homme s'arrêta près d'elle. Solène avait l'habitude de se faire aborder mais cette fois-ci quand elle vit le visage de ce jeune garçon elle décida de lui accorder un peu de son temps. Il lui demanda un renseignement, car il était perdu dans cette grande ville. Solène lui indiqua la route. 

* C'est toujours tout droit, et c'est après le feu, la deuxième à droite
* Je ne comprends pas très bien, pouvez-vous me montrer sur la carte sil vous plaît?
* Bien-, montrez moi votre carte!
* Approchez-vous plus près, je ne peux pas la déplacer au risque de déchirer la carte ou de l'abîmer.

Solène se pencha près de la fenêtre de la voiture et là plus rien. Au bout de deux bonnes heures, elle se réveilla avec un mal tête, et se demanda où elle était, elle ne pouvait pas parler, elle avait un foulard sur sa bouche, ses mains étaient ligotées, ainsi que ses pieds. Elle se rendit compte après avoir repris ses esprits qu'elle était dans une voiture, qu'elle reconnut immédiatement&nbsp;: c'était celle de ce jeune garçon qui lui avait demandé son chemin. D'un coup, de nombreux flashback lui revinrent, le moment où il l'avait mise dans sa voiture, quand il l'avait accostée&nbsp;: tout se mélangea dans sa tête. Elle respira profondément un bout coup. Elle n'en revenait même pas de ce qui lui arrivait, elle était surtout dépassé par la rapidité des événements. Il lui avait demandé son chemin,il lui avait demandé de venir près de la voiture pour mieux voir la carte et là, elle se rappela qu'il y avait une autre personne derrière elle, qui était cachée, ou du moins qu'on ne pouvait pas imaginer associée à un tel délit, qui l'avait poussée violemment sur la banquette arrière, si violemment qu'elle s'était cognée la tête. Elle le savait car elle avait sentie des grosses mains sur ses hanches.

La voiture s'arrêta, elle regardait tout autour d'elle et là, par le rétroviseur, elle parvint à distinguer un commerce, puis elle le fixa longuement. Elle reconnut d'abord deux vitrines, une au premier étage et une autre au rez de chaussé, c'était très étrange comme magasins, mais elle réussit à percevoir plus de détails, elle remarqua qu' à la première vitrine de l'étage il y avait deux statues de couleur noire, qui avaient une forme absolument abstraite. Quand elle les vit , elle prit alors qu'elle avait affaire à une galerie d'art. De plus elle observa au rez de chaussé un tableau de taille moyenne, de couleur bleu piscine, avec une petite échelle,qu'elle distingua en haut à gauche du tableau et quand elle regarda un peu plus, elle remarqua le nom de la galerie d'art&nbsp;: Teen's Galery. Elle réfléchit quelques instants, elle pensait l'avoir déjà vu quelque part, ou bien être déjà passée devant car cela lui disait quelque chose.. après quelques secondes, elle se rappela qu'elle était déjà venue dans cette boutique avec sa mère pour acheter un tableau destiné à un ami, cette galerie d'art était situé avant Central Park,cette rue donnait sur l'Upper East Side West. Solène détestait le West elle trouvait cet endroit particulièrement populaire, rempli de lieux qui n'étaient pas fréquentables pour une personne comme elle. Au bout d'une bonne demi-heure, la voiture s'arrêta dans une rue sombre, étrange, qui faisait peur à Solène qui était pas habituée à ce genre d'endroit. 

Elle entendit une portière s'ouvrir puis se refermer. Elle entendit l'homme parler. Elle ne parvint pas à comprendre la conversation, mais elle put juste capter un «je la lâcherais pas tant qu'on a pas l'argent». Après cette conversation, on ouvrit la portière,du côté où était cachée Solène. Elle vit l'homme. Le jeune homme présentait une allure tout à fait normale, qui ne laissait pas présager qu'il était capable d'enlever une jeune fille. Un jeune homme séduisant, assez grand, de peau assez mate mais pas trop non plus, il portait des lunettes de soleil, mais il les enleva. Et là ,Solène put découvrir ses yeux. Ils étaient bleus, d'un bleu clair qu'elle n'avait jamais vu... quelqu'un avec des yeux pareils! Le jeune homme examina Solène, pour voir si elle n'étais pas blessée, si elle allait bien. Il l'inspecta et lui enleva son bandeau qu'elle avait sur la bouche et il lui posa quelques questions :
* Tu n'as pas soif,ni faim?
* -Non,je n'ai pas soif,ni faim par contre je voudrais savoir où je suis, et... qui êtes-vous?!

Après cette réponse, le jeune homme s'énerva et décida de remettre le bandeau à Solène, et cette fois-ci,il lui mit un bandeau supplémentaire sur les yeux,et il l'installa allongée sur la banquette arrière. Après le moteur redémarra .Solène n'avait plus aucun repère, elle était encore plus perdue qu'auparavant, dorénavant elle n'avait plus que l'odorat et l'ouïe pour essayer de se repérer. Mais les différentes odeurs qu'elle percevait lui étaient totalement inconnues. Elle ne reconnaissait pas ces parfums qui chatouillaient sont nez parfait. Elle entendait des cris d'enfants, de vieilles voitures qui lui rappelaient la toute première voiture de son père, des voix. Solène savait une chose déjà, elle n'était plus dans l'Upper West Side,ce qu'elle entendait et sentait cela ne concordait pas avec ce qu'elle en connaissait. Et la voiture s'arrêta de nouveau, la portière arrière s'ouvrit, elle entendit la respiration de l'homme,elle distingua son odeur, qui n'était pas une odeur de parfum hors de prix, mais c'était une odeur appréciable, qui ne dérangea pas Solène. Il donna un coup au niveau des épaules de Solène, afin de vérifier si elle était toujours consciente, on ne sait jamais. Solène ressentit le coup, mais avec la peur, la panique, ce coup lui parut encore plus violent qu'il n'était. Quand il vit que Solène avait réagi, il reprit le volant de la voiture en direction du lieu où il comptait détenir Solène.

Après de nombreuses tentatives, Solène réussit à enlever le bandeau de ses yeux, et c'est là qu'elle aperçut à sa plus grande frayeur qu'elle était en direction du quartier d'Harlem. Elle n'avait jamais mis les pieds là-bas, beaucoup de personnes qui était passées en voiture dans ce quartier, trouvaient l'endroit dangereux, défavorisé, une ville à l'abandon, sale. Impossible à vivre, certains décrivait cette ville comme un 'taudis' . Elle pouvait le voir par le rétroviseur :elle découvrit petit à petit Harlem, les gratte-ciel était de plus en plus petits, les beaux bâtiments commençaient à se faire rare... ou alors ils étaient transformés en habitation de couleur rouge.. Elle découvrait des petits commerces, qui essayaient de survivre à la crise new-yorkaise avec tant de mal. Plus elle s'avançait, moins elle voyait de belles voitures, ou des beaux costards. Elle s'enfonçait dans le Harlem que tout le monde craignait d'habiter.

Au bout d'une dizaines de minutes la voiture tourna dans un quartier, qui n'était pas comme le sien, qui était tout l'opposé. D'abord, la voiture ralentit doucement car il y avait des enfants, de-là elle put voir des immeubles mitoyens mais de différentes couleurs. Des rouges, des marrons assez clairs, des rouge plutôt pâles, mais qui étaient très anciens, ils n'avaient pas été remis à neuf depuis au moins dix ans . Solène n'en revenait pas de se retrouver dans un tel quartier. A peine eut-elle le temps d'observer les immeubles dans cette rue, que la voiture s'arrêta. La portière claqua d'un bruit sec et quand il ouvrit la portière arrière, elle vit un immeuble en face d'elle. Il était très ancien, avec une porte bleue. Les marches d'escalier étaient en pierre, avec de la verdure sur les côtés. Sur la façade, elle remarqua un insigne jaune, un rectangle avec des flèches de couleur jaune. A côté de la porte d'entrée bleu, il y avait des fenêtres fermées, les volets était de couleur marron clair, ils n'étaient pas vraiment en état, par contre au première étage les fenêtre était ouvertes, il y en avait trois, elles étaient grandes. L'immeuble était le plus ancien de toute la rue. D'un côté il y avait un immeuble de couleur rouge qui était en meilleur état, de l'autre côté, il y avait un immeuble aux volets vert foncé qui avait été rénové environ deux ans auparavant. Le jeune homme remarqua que Solène avait enlevé son bandeau et il le lui remit. Puis, il vérifia qu'il n'y avait personne. Il sortit alors Solène en vitesse. 

Il lui fit monter les vieilles marches, et, une fois rentré dans l'immeuble, il la porta sur son épaule pour monter les escaliers. Il la fit alors rentrer dans une pièce où il l'assit sur une chaise disposée au centre. Il lui enleva le bandeau puis il alluma la lumière. 

La pièce où était Solène était toute blanche hormis le mur qui se dressait devant elle, sur lequel était fixé un grand tableau avec des photos d'elle datant de plusieurs jours, voire même de plusieurs mois. Solène était anéantie de voir autant photos d'elle. Elle ne comprenait pas le sens de tout cela, aussi décida-t-elle de parler avec son kidnappeur.

* Mais qui êtes-vous? Dites-moi, qui êtes-vous pour me prendre en photos, pour m'enlever comme cela en pleine rue, où je suis et répondez-moi!
* Je m'appelle Wesley, Wesley Killer. ça te dit sûrement rien mon nom, mais je pense que ton beau-père, celui qui cède à tous tes caprices doit le savoir.
* Mon beau-père? D'ailleurs en parlant de lui, quand il va me retrouver vous allez vous, vous retrouver en prison, directement.
* Je ne pense pas qu'il te retrouvera, on est en plein cœur de Harlem, personne de ton monde n'ose venir jusqu'ici. 
* …..
* Je ne vais absolument rien te faire,j'en ai pas l'intention.
* Si tu n'as pas l'intention de me faire du mal, pourquoi m'as-tu enlevée, cela n'a aucun sens.
* Je t'ai enlevée pour une simple raison: me venger, et j'ai réellement besoin d'argent, en partie à cause de ton sale beau-père. Il y a un an jour pour jour, ton beau-père a détruit ma famille. Mon père était un client , on était une famille fortunée, on avait tout ce qu'on désirait. Et puis un jour, ton beau-père a remarqué qu'il manquait de l'argent dans la société de mon père...
* Il manquait combien?
* Il y manquait d'après mes souvenirs environs cent milles dollars...
* Cent milles dollars?!
* Oui.. il avait prit cent mille euros mais il comptait les rendre, sans que personne ne soit au courant, mais ton beau-père l'a remarqué, mon père avait beau lui dire qu'il allait les remettre, le plus vite possible, mais ton beau-père ne voulait rien entendre. Mon père savait qu'il allait être placé dans une prison pour éviter ça, il a décidé de fuir, ce qui n'a pas arrangé son cas, les agents fédéraux l'ont retrouvé.. Ma mère n'a pas pu supporter toute cette pression à cause des journalistes, les paparazzis.. elle a tenté de se suicider il y a environs 4 mois de cela, j'ai réussi à l'arrêter à temps, désormais elle vit dans un centre où je lui rends visite deux fois par semaine. D'ailleurs, je dois aller me préparer. A cause de toi et ta famille je suis obligée de vivre ici, avec le reste de l'argent qu'on avait autrefois. Si je t'ai enlevée c'est pour obtenir une rançon pour que je puisse partir loin d'ici, vivre ailleurs. Reconstruire une nouvelle vie, sur des bonnes bases, où personne ne me connaîtra.
* Je suis désolée pour ta mère,sincèrement.. Mais tu crois que m'enlever va résoudre tes problèmes? Non, cela va les empirer. Tu as une chance sur dix que mon beau-père ne te retrouve pas, et quand il te retrouvera, il te tuera.

Après ces mots, Wesley sortit de la pièce, lança un dernier regard à Solène qui avait une larme sur la joue ,il lui fit un sourire narquois et ferma la porte, laissant Solène seule sur sa chaise avec, en face d'elle, des photos d'elle-même.


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