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<!-- ======================================================= --> <!-- --> <!-- CONTENU DE L'ARTICLE - ÉCRIRE CI-DESSOUS --> <!-- --> <!-- ======================================================= --> Mais un matin, l'espoir revint. Alain reçut un appel de son ancien ami chez qui il avait logé pendant cinq ans avant de s'installer avec Clautilde (6). Son ami, Marcel, lui proposa de venir le rejoindre à New York car Lain-Lain trouverait du travail en machinerie et il pourrait recommencer une nouvelle vie. Marcel lui payerait son voyage en bateau (1), et il l'attendrait à New York, sur le vieux port. Après un temps d'hésitation, Alain accepta et raccrocha. Il fila sans attendre à l'hôtel de ville pour obtenir toutes les informations dont il avait besoin pour son périple, un peu angoissé. Il rencontra une conseillère dans son bureau. Sur la porte, il était inscrit '' Services émigrations ''. Cette dame lui donna un badge et une enveloppe dans lequel se trouvait la liste de tout ce qu'un migrant devait faire, apprendre et savoir pour partir à l'étranger.(4) Lain-Lain remercie la conseillère et quitta l'hôtel de ville, d'un pas lourd et les sourcils froncés. Alain était nostalgique, il pensait à sa maison, à Clautilde...Il était à la fois content d'avoir un nouveau projet de travail mais beaucoup de souvenirs le retenaient à Brest, mais il devait partir pour pourvoir continuer à vivre. Une semaine plus tard, c'était le grand départ pour le continent Américain, Alain avait tout préparé. Il était allé voir le médecin pour ses vaccins, avait fait toutes les démarches administratives et avait rassemblé la somme d'argent requise pour l'arrivée à New York.(4) Il prit sa valise, sa caisse à outils et une photo de Clautilde et ferma la porte de sa petite demeure, laissant la clé sur la porte. Il descendit les rues de Brest toujours aussi bondées de monde, arriva au quai, passa des examens sanitaires et embarqua dans le bateau pour rejoindre sa cabine, pas plus grande qu'une cage d'escalier (7). Alain quitta définitivement les rivages bretons, avec le cœur serré et l'esprit inondé de pensées. Plus le bateau s'éloignait, plus Alain ressentait le froid du Nord. En tant que migrant de 3ème classe, il était obligatoire de passer les journées sur le pont du navire. D'un coté les pauvres, de l'autre les riches. On ressentait une grande inégalité au sein du bateau. Il y avait sur le pont des pauvres, des déchets des première classe, car ces derniers descendaient leurs poubelles pour éviter de dégrader l'hygiène de leur propre pont...Les chambres des 3ème classe n'étaient pas lavées par le personnel du navire, le confort était donc inexistant. Les salles de bains des riches étaient grandes, parfumées, chic... Celles des pauvres n'avaient même pas l'eau chaude. L'odeur dégagée par les machines du bateau empestait les vêtements et les draps de Lain-Lain qui, même habitué dans son métier, trouvait cela répugnant. La moité des plats, déjà peu nombreux, étaient servis froids, alors que les riches passaient leur temps à table avec des bons plats chauds. C'était là la grande difficulté et l'angoisse de ce voyage, tous les migrants pauvres du navire attendaient avec impatience l'arrivée à New York, mais il restait encore un bon mois de galère.(7)(2)(3) Deux semaines plus tard, le bateau était à mi-parcours, non loin des rives du Groenland. En plus des infectes conditions de vie, la température extérieur approchée les -20°!(3) Alain se réfugia sous la rampe du pont deux pour essayer de se réchauffer, mais le froid persistait en lui...Il sortit de sa poche une photo de Clautilde qu'il regarda un bon moment. Dans ces conditions extrêmes Alain fondit en larme... Son épouse lui manquait affreusement. Il avait peur de ce voyage, de cette nouvelle vie. Il en était presque à regretter son départ... Une jeune femme rejoignit Lain-Lain sous la rampe. C'était une brune aux yeux bleus, assez petite, un peu rondelette. Alain trouvait qu'elle ressemblait beaucoup à Clautilde. Il rangea sa photo et se tourna vers la femme. - Bonjour madame, vous avez autant froid que moi ? commença timidement Alain... -Oh oui, je ne supporte plus ce froid et ce vent, c'est insupportable ! lança la jeune femme. Elle avait exactement le même timbre de voix que Clautilde, au plaisir de Lain -Lain. -Vous vous appelez comment ? demanda Alain en rougissant. -Françoise et vous ? répondit- elle, d'un large sourire. -Alain le Breton, j'ai quitté la Bretagne pour trouver du travail en machinerie, j'espère que ce voyage en vaudra la peine ! Et vous, Françoise, pourquoi partez-vous ? -Mon mari, musicien comme moi, m'a abandonné il y a 3 mois. Si je voulais nourrir mes enfants, il fallait que je parte aux États-Unis pour faire connaître ma musique, dit-elle tristement. -Vos enfants ? Où sont-ils ? Françoise posa ses deux mains sur son ventre. Ah oui, en effet..Remarqua Lain-Lain d'un air gêné. -Vous voyagez seul depuis le début du voyage ? questionna la jeune femme. -Oui, vous êtes la première à venir me parler à vrai dire... -Oh, moi aussi je suis toute seule, et puis finir ce périple sans joie et sans aventure m'attriste un peu. On pourrait se retrouver à midi pour discuter un peu plus ? demanda Françoise, enthousiaste. -Oui...oui bien sûr, bégaya Lain-Lain. -A tout à l'heure alors ! s'exclama Françoise. -A tout à l'heure...jolie dame, répliqua Alain en souriant légèrement.(9) Alain était heureux, ça faisait si longtemps qu'il n'avait pas discuté avec une femme, il avait l'impression d'avoir retrouvé son épouse... Comme prévu, Alain retrouva Françoise pour déjeuner et ils mangèrent leurs petits morceaux de viande comme si c'était un plat d'exception. Alain s'était peigné, Françoise s'était vêtue d'un joli chemisier, ils étaient ravis. Ils discutèrent un long moment, toujours avec le sourire, même si leur conversation n'était pas très gaie... Ils sortirent de table et Lain-Lain proposa son bras à la jeune femme qui accepta d'un tendre regard. Il montèrent sur le pont et admirèrent l'océan parsemé de nombreux icebergs, à leur plus grand étonnement. C'était d'une beauté divine. Alain se demandait comment de tels blocs de glaces flottaient à la surface. L'eau ne devait pas dépasser un ou deux degrés... Juste au bord du bateau, des dauphins sautaient hors de l'eau en chantant leur cri de joie, non loin derrière, les deux personnes pouvaient apercevoir une quantité incroyable de manchots qui se serraient pour se réchauffer tandis que d'autres glissaient sur la banquise. Ils entendirent un grondement...en réalité, ce n'était que trois énormes baleines qui soufflaient et remuaient dans l'eau, elles se mirent à sauter en l'air pour ensuite faire un gigantesque jet d'eau. Dans les vagues produites par les baleines, des phoques nageaient comme s'ils rampaient sur la mer. Alain en avait plein les yeux, il aurait aimé partager ce moment avec Clautide, mais bizarrement, c'était la main de Françoise qu'il tenait...La femme interpella Lain-Lain en montrant du doigt des petits ours blanc qui essayaient de grimper sur un iceberg, aidés par leur mère. C'était un décor magnifique, le soleil rouge rasant était si grand que Lain-Lain dut tourner la tête. Il avait tourné la tête vers Françoise qui le regardait déjà...La jeune femme prit l'autre main de Lain-Lain et l'embrassa tendrement. Alain rougit mais ne repoussa pas Françoise. Les pensées de Lain-Lain n'étaient que pour son épouse mais Françoise lui plaisait. Il voulait construire une nouvelle vie, avoir une famille, il ne pouvait pas refuser l'amour de cette jeune femme.(5)(8) La nuit tombée, Alain et Françoise s'allongèrent sur un banc malgré le froid. La jeune femme s'endormit rapidement, mais Lain-Lain n'avait pas sommeil, il leva la tête vers le ciel et contempla les étoiles. Il avait maintenant retrouvé la joie, l'amour...Il sentait en lui une renaissance, son esprit n'était plus solitaire. Il pensait déjà à ces deux futurs enfants à qui il offrirait une jeunesse bien plus heureuse que la sienne. Quelques jours plus tard, Alain ressortit la photo de Clautilde et la regarda à l'aide d'un briquet. Une fois le visage de son épouse bien ancré dans sa tête, Lain-Lain approcha la flamme du papier et brûla son dernier souvenir. Trois semaines plus tard(7), le bateau avait traversé l'Atlantique. A l'horizon, les migrants apercevaient les rives de New York. Le grand jour était arrivé. L'excitation de l'équipage était immense. Après un long voyage difficile et stressant, la plupart des cœurs des passagers renouaient avec le bonheur. Certains restaient assis car ils étaient épuisés par le voyage, il restait à passer les examens sanitaires et judiciaires, ce qui n'était pas la tâche la plus facile en raison des conditions de vie qu'ils avaient subies. Mais pour Alain et Françoise, ce voyage aurait été leur plus belle aventure. Le navire s'amarra au quai de Ellis Island, puis des New Yorkais du service d'immigration firent sortir l'équipage avec peu de gentillesse. Tout le monde devait descendre du navire pour la visite médicale. Des médecins descendirent les quelques cercueils du bateau et installèrent l'équipage dans dans une grande salle. Alain et Françoise avaient reçu sur le poignet un numéro de passage, ils ne souriaient plus. Personne ne souriait d'ailleurs, la peur avait envahit les visages...Pour Lain-Lain et Françoise les contrôles se passèrent correctement. Pour quelques-uns, c'était malheureusement le retour vers l'Europe.. Une fois l'équipage rembarqué, le bateau se dirigea vers le port de New York, la destination finale. Alain voyait déjà les fumées des usines et les hangars de machinerie. C'était immense, le quart de l'entreprise était bien plus grand que la totalité du chantier de l'Iroise. L'odeur du métal embaumait le nez de Lain-Lain alors que Françoise, elle, ne sentait rien...Il y avait aussi un remorqueur et un porte-conteneurs, le plus beau des transports se disait Alain en souriant. Un nombre infini de grues dominait le port. Il y avait là une énorme activité. Lain-Lain était déjà ravi. Ils arrivèrent à quai et descendirent leurs bagages. Alain et Françoise, toujours main dans la main, s'avancèrent sur le quai en regardant autour d'eux pour y trouver Marcel. Avec cette foule, difficile de le repérer. Des new yorkais, lancèrent des insultes et des cailloux sur les migrants pour montrer leur mécontentements. Ils n'appréciaient pas du tout qu'on vînt s'installer dans leur pays. Finalement Alain trouva Marcel et lui tapa dans le dos en ricanant. Cela faisait des années qu'ils ne s'étaient pas revus. Alain approcha Françoise souriante et la présenta à Marcel. Tous les trois heureux, ils partirent en voiture au siège de l'entreprise de l'ouvrier. Ce dernier avait tellement parlé de Lain-Lain à son patron qu'il ne voulait pas tarder à le présenter. Le patron de Marcel attendait devant la porte. C'était un homme fort, robuste. Habillé d'une tenue d'affaires, il se présentait comme une personne riche. Alain le salua et sans hésitation raconta son histoire, en s'appuyant sur ces années passées au chantier de l'Iroise. En souriant, le patron répliqua qu'il savait tout et qu'Alain faisait déjà partie de sa grande entreprise. Il commençait le lendemain... Alain n'en revenait pas, il y a deux mois tout semblait perdu, et le voilà ouvrier dans l'une des plus grandes entreprises de machinerie du nouveau monde. Il remercia d'une belle poigne le patron et Marcel. Alain et Françoise allaient partir mais le patron leur tendit une clé de maison. Une maison dans une contrée voisine avait été réservée pour le nouvel ouvrier. Lain-Lain et Françoise s'empressèrent d'aller visiter leur petite demeure. C'était une petite maison, colorée, avec un beau petit jardin. Alain en avait presque les larmes aux yeux. Il visita la maison avec Françoise pleine de bonheur. Alain s'assit dans le fauteuil en soufflant et ferma les yeux. Il était maintenant de nouveau ouvrier, avait une femme pleine de vie, vivait dans un petit coin de paradis. Il s'était dit en partant de Brest que ce voyage changerait sa vie, mais elle n'était pas si différente finalement...(10) <!-- ============= LIEN D'ACCES RAPIDE - NE PAS SUPPRIMER ============= --> <br/><hr> * [[Accueil | Retour à la page d'accueil]] <!-- ============== MISE EN CATEGORIE - NE PAS SUPPRIMER ============ --> [[Catégorie:GeoWiki/Articles]] [[catégoire:avatar]]
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