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Voyage personnage :

Depuis la découverte du disque de musique country dans le van de ses parents. Une étrange mélancolie teintée d'impatience, s'était emparé de Donald Finlay. Un jour, au plus fort du refrain de « I walk the line » de Johnny Cash, un déclic se fit : « moi aussi , je dois suivre mon chemin sans m'en écarter », se dit-il en son for intérieur et son chemin, il le savait, l'emmenait tout droits aux États-Unis.
Avec peu d'argent en poche, le seul moyen de transport possible était le cargo. Il fallait donc se rendre à Perth, dans le port de commerce, et convaincre un commandant de l'embarquer à son bord , dans une des quelques cabines passagers que ce genre de bateau comporte. Il arrivait à Perth en auto-stop.
Le seul bateau qui accepta de l'embarquer fut un vraquier français « Le Sophie B », qui transportait du charbon vers New-York. Le voyage durerait un mois et demi sans escale. Après une rapide négociation, le tarif fut réduit de moitié  en échange de quelques services à bord.
Les formalités administratives pour entrer aux États-Unis furent relativement rapide : le passeport obtenu au bout de  deux semaines, il n'eut que trois semaines à patienter pour avoir un visa touristique de deux semaines. Il serait toujours possible une fois arrivé à New-York, de renouveler son visa ou, s'il trouvait du travail, d'obtenir une « Green Card » lui permettant de rester deux années de plus. Cet ainsi, qu'un matin du premier avril , Donald Finlay avait quitté sa terre natale, pour la première fois de sa vie, à bord du « Sophie B ». C'était la fin de l'été austral et Donald Finlay de se découvrir insensible au mal de mer, et cela jusqu'au Pot-au-noir. Mais il risquait de croiser de belles tempêtes, surtout quand le navire passerait dans le courant des aiguilles.
Heureusement ; jusqu'au abord du cap de Bonne Espérance la traversée se déroula tranquillement. L'équipage se montrait amical envers Donald Finlay et celui-ci occupait ses journées à rendre de nombreux services. C'était pour lui un moyen d'apprendre un maximum de choses comme,  à la salle des machines, à graisser le moteur ou quand en cuisine, il faisait la plonge en écoutant les conversations sur la vie de l'équipage bien qu'il ne comprît aucun mot de français.
Au bout de quinze jours d'une traversée sans encombre, à l'abord  du cap de Bonne Espérance, il fallut donc se rapprocher de la côte pour bénéficier du courant des aiguilles et gagner ainsi deux à trois nœuds, ce qui  permettait d'économiser du temps et du carburant. Le courant des aiguilles pouvait se révéler bénéfique mais aussi catastrophique, car c'est un fort courant, et lorsque que le vent est face au courant, il y a un fort risque de formation d'une énorme houle et de vague : les fameuse vagues scélérates qui sont très dangereuses. 
Heureusement ces jours-là, il faisait beau et le Sophie B glissait sur le courant des aiguilles comme sur un tapis roulant et il passa le cap de Bonne  Espérance, en direction de New-York. Mais il restait une étape : le PPot-au-noir.
Le Pot-au-noir, nom familier de la zone de convergence intertropicale se trouve au niveau de l'équateur. C'est une zone d'un rayon de quelques centaines de kilomètres, au sein de laquelle le vent est quasi-inexistant, ce qui ne posait aucun problème au Sophie B car il n’était pas à voile. Le Sophie B voguait sur cette mer d'huile semblable à un miroir, dans laquelle se dessinaient quelques rares cumulus. Au loin, à l'horizon , à plusieurs centaines de miles, une barrière de nuage annonçait le retour du vent et la sortie du Pot-au-noir. C'est la que le Sophie B croisait sur son bâbord, à quelques miles, un voilier  immobilisé   par l'absence de vent. Ses voiles pendaient lourdement, comme lestées de plomb. Un appel VHF se fit entendre :
« Cargo sur mon tribord, appelait-il, je suis le voilier français Eolis V.
-Ici, cargo français Sophie B, nous vous recevons, nous passons sur le canal soixante-douze.
-On est dans une situation difficile, expliqua le skipper du voilier. On est parti de la Rochelle et depuis 4 jours ,on avance dans le Pot-au-noir et on a plus de gazole, on commence à manquer d'eau douce. Pourriez-vous nous dépanner de 100 litres de gazole ?
-Pas de problème, c'est d'accord
-Merci, on peut vous régler en euros ? demanda le skipper, plein de reconnaissance.
-Oh, vous savez, on marche à 30t de gazole par jour alors 100L de plus ou de moins, on ne verra pas le différence.
-Merci, pouvez vous nous indiquer la marche à suivre ?
-Veuillez juste rester patient, on s'occupe de tout. »
Le cargo arrêta ses machines et vint tout doucement, se mettre à couple du voilier. Il laissait filer sur son border des bidons remplis de gazole. Puis il attendit que le voilier redémarrât et se fût assez éloigné pour redémarrer ses machines, sous les remerciement du skipper.
Enfin, au bout d'un long voyage paisible, ils arrivèrent en vue de New-York. Petit à petit, les immenses gratte-ciel de Manhattan apparurent, et en premier,  le plus haut d'entre eux : Le One World Trade Center. La Statue de la Liberté, immense symbole de liberté pour les immigrants,  paraissait toute petite, isolée sur Liberty Island.
Après qu'ils furent arrivés dans le port de commerce, les services de l'immigration montèrent pour passer au peigne fin les documents du bateau et de l'équipage. Enfin après des adieux chaleureux, Donald Finlay partit dans la ville qui ne dort jamais, à la recherche de ses origines.












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